[COMMUNIQUÉ DE PRESSE] Urgence climatique | Sécheresse 2023

La Réserve Naturelle Nationale de la Forêt de la Massane dispose d’une station météo depuis 1960. Un suivi météorologique local précis est donc effectué sur place depuis 63 ans.

Les valeurs enregistrées livrent des tendances très lourdes. Les quatre premiers mois de 2023, la station n’a reçu que 122,4 mm de pluie contre 403,8 mm en moyenne à cette période. Ces douze derniers mois (depuis mai 2022), il n’est tombé que 347,9 mm !

L’année 2022 était une année largement déficitaire (693,7 mm) survenant après une année 2021 qui l’était tout autant (662,8 mm). Pour mémoire, le cumul annuel moyen lissé sur 63 ans est de 1154,3 mm. La grande variabilité du régime des précipitations de climat méditerranéen que cette moyenne lissée ne reflète pas est certes connue. 2009 fut par exemple l’année la plus sèche avec seulement 550,5 mm et 1971 la plus arrosée avec 1845 mm.

Mais ce qui caractérise la période actuelle, c’est l’installation dans la durée d’une situation hydrique très critique, deux années de déficit consécutives et un début d’année 2023 sec.

Des températures extrêmes supérieures ou égales à 37,8 °C sont atteintes chaque année depuis quatre ans ! L’année 2022, l’année la plus chaude, qui affiche une moyenne annuelle des températures de 14,9 °C soit 2,8 °C de plus que la moyenne sur 47 ans (12,1 °C) a connu un pic jamais atteint le 3 août (38,5 °C) après 38 °C déjà enregistré le 16 juillet. 37,9 °C avait été atteint le 23 juillet 2021, un record qui faisait oublier la caniculaire journée du 28 juin 2019 (37,8 °C).

À la Massane, les premiers instruments de mesure ont été installés le 1er juillet 1959. L’équipe de gestion de la Réserve Naturelle s’attache au suivi assidu des paramètres climatiques et à leur analyse. Ces données sont utiles à l’étude du mésoclimat de la haute vallée, essentielles à l’étude du fonctionnement des écosystèmes… Corrélées aux données de l’observatoire forestier, elles sont indispensables à la compréhension des mécanismes liés au changement global et à ses effets sur les peuplements, en particulier sur le Hêtre (Fagus sylvatica), clé de voûte du système étudié et à cet endroit-là, très clairement, aux avant- postes des grands changements en cours.


La durée et l’intensité de ces épisodes de sécheresse et de fortes chaleurs nous placent à la veille de l’été dans une situation très critique qui doit appeler des mesures d’exception de contrôle de la fréquentation et des usages dans les massifs forestiers et dans ceux de l’Albera en particulier. Il y a urgence !

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